Tout d’abord, les discours sur l’éducation positive semblent parfois irréalistes et édulcorés. Certains parents qui en ont fait l’expérience reviennent sur leurs pas, déçus et désenchantés. En effet, dans les manuels, les livres et les blogs, le modèle parental représenté est souvent le même : un couple à charge d’un enfant unique. L’éducation positive est-elle applicable aux familles nombreuses ou monoparentales ? Ne s’agit-il pas d’une vision utopique et irréalisable ?
Ces questions soulèvent un autre problème : la culpabilité des parents. Comme nous l’avons vu, les conseils donnés aux parents sont en soi assez simples et clairs. Pourtant, leur application est bien plus compliquée et demande énormément d’efforts, d’énergie, de courage et de temps. L’enfant est placé au centre de cette philosophie : le parent doit veiller à comprendre ses émotions, satisfaire ses besoins et ne pas provoquer chez lui une décharge trop élevée de cortisol au risque d’être responsable de sa mauvaise humeur. L’éducation positive peut donc être culpabilisante : toutes ces responsabilités pèsent sur les épaules des parents et les amènent à perdre confiance en leur capacité à éduquer un enfant.